Toxicité de la lumière bleue chez les enfants et les jeunes – Recommandations

Dans un contexte de politiques d’économie d’énergie et de retrait des lampes traditionnelles (lampes à incandescence et lampes halogènes classiques) du marché de l’éclairage, les LED connaissent une expansion considérable en raison de leurs performances énergétiques efficaces. Leur lumière, riche en courtes longueurs d’ondes (dite « riche en bleu ») et plus intense que d’autres sources lumineuses, peut induire des effets sur la santé de l’homme comme sur l’environnement.

Une question d’un sénateur au Gouvernement (Jérôme Bignon – Somme), portant sur les mesures qu’il compte mettre en œuvre pour lutter contre ce phénomène, est l’occasion d’évoquer les recommandations de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) pour limiter l’exposition à la lumière bleue.

La toxicité de la lumière bleue confirmée

Au début du déploiement de la technologie LED, la première expertise de l’Anses, en 2010, soulignait la toxicité de la lumière bleue pour la rétine et recommandait d’adapter le cadre réglementaire et normatif.

Dans les résultats d’une seconde étude, parus en mai 2019, l’Anses confirme la toxicité de la lumière bleue sur la rétine et met en évidence des effets de perturbation des rythmes biologiques et du sommeil liés à une exposition le soir ou la nuit à la lumière bleue, notamment via les écrans d’ordinateurs, de smartphones et de tablettes, et en particulier pour les enfants.

L’expertise démontre également qu’une forte proportion de lampes à LED présente des variations importantes de l’intensité lumineuse et que certaines populations telles que les enfants et adolescents pourraient être plus sensibles aux effets potentiels induits par cette modulation de la lumière : maux de tête, fatigue visuelle, risque accidentel, etc.

La pollution lumineuse, y compris par LED, affecte également l’environnement et provoque une augmentation de la mortalité et un appauvrissement de la diversité des espèces animales et végétales étudiées dans les milieux éclairés la nuit.

Les recommandations de l’Anses

L’Anses émet une série de recommandations afin de limiter l’exposition de la population à la lumière riche en bleu :

  • Privilégier des éclairages domestiques de type « blanc chaud » (température de couleur inférieure à 3.000 degrés Kelvin – jaune orangé) ;
  • Limiter l’exposition des populations, et en particulier des enfants, à la lumière riche en bleu des écrans (ordinateurs, tablettes, smartphones, etc.) avant le coucher et pendant la nuit ;
  • Ne pas uniquement se fier à l’utilisation de verres traités « anti lumière bleue » sur des lunettes ou des écrans spécifiques, l’efficacité de leur protection de la rétine étant très variable et leur efficacité en matière de préservation des rythmes circadiens n’étant pas prouvée.
Morgan Bertholom
m.bertholom@jpa.asso.fr